samedi 31 janvier 2009

Ce petit chemin, qui sent la noisette...

Lors de ma lecture quotidienne du Monde, je suis tombée sur cet article : "Comment la ville nuit-elle à notre cerveau". Cet admirable article, basé sur des études scientifiques très intéressantes, nous démontre par A+B que la ville nous rend tous plus ou moins cinglés.


En effet, s'il est communément admis que l'univers citadin n'est pas des plus commode pour vivre, le back up scientifique manquait à l'appel. Cette fois ci, des chercheurs de différentes nationalités ont réalisé de simples expériences consistant à tester les capacités intellectuelles et le niveau de stress entre des gens ayant fait un tour au centre ville et d'autres ayant flâné dans un parc. Les résultats sont sans appel : les individus qui s'étaient baladés en ville ont eu plus de mal à gérer les tests que les autres.


Ce n'est pas un mystère, une virée en ville, et nous voilà confrontés à des agressions physiques, psychologiques, visuelles intenses. Notre concentration est poussée à son paroxysme pour lutter contre tous les dangers potentiels de la rue comme se manger un bus par exemple (:). Et se concentrer à ce point, chaque étudiant le confirmera, c'est vraiment fatiguant. Et pourquoi est-ce si compliqué? Tout simplement parce que notre cerveau n'est pas configuré pour ça. A croire que nous sommes naturellement faits pour être distraits et rêveurs...



Autre conclusion fortement intéressante est que l'être humain est naturellement sensible à la nature d'une façon positive. En effet, en ville énormément d'éléments capturent notre attention, mais dans la nature aussi ! La différence c'est que les émotions ressenties dans la nature sont naturellement positives...Mieux, notre contentement n'est pas basé sur la seule présence de vert, non, la diversité florale compte également ! Bref, un champ en fleur nous tranquillise bien plus que la pelouse du stade de france.


En bref, ces études confirment ce que tout un chacun ressent déjà : la nature manque aux citadins, ce n'est pas pour rien que nous partons tous en vacances dans les prés et que nous y devenons naturellement plus enclins à la discussion avec autrui. La mission est donc de construire des villes moins déprimantes, moins bétonnées, moins grises, pour la santé mentale de notre espèce...Les architectes et ingénieurs vont pouvoir s'en donner à coeur joie dans les prochaines décennies. Nous aurons des villes vertes, lumineuses, tout simplement vivables...



Sources : "Comment la ville nuit-elle à notre cerveau" Allez vite le lire pour plein de précisions !

jeudi 29 janvier 2009

The Big Bang Theory

Minute Culture de série !



Amis physiciens, geeks, nerds, ou hybrides de ces derniers adjectifs, j'ai quelque chose pour vous, la série la plus scientifiquement drôle existante à ce jour : "The Big Bang Theory". Cette série américaine fut créée par Chuck Lorre et Bill Prady et elle est diffusée sur les ondes outre atlantiques depuis décembre 2007 sur CBS. En France, elle a commencé à être diffusée sur TPS star depuis octobre dernier.

de gauche à droite : Howard, Leonard, Penny, Sheldon, Rajesh

Vous y trouverez un cocktail savant et explosif d'humour désopilant, de science de haut niveau et de geekness à toute épreuve. Pour planter le décor, il s'agit de deux physiciens théoriciens de génie, incapables de faire quoi que ce soit de leurs dix doigts sans l'avoir tout d'abord planifié savamment. Sheldon (un pur géni complètement déconnecté de la société) et Loenard (le plus "normal" de la bande) vivent tous deux en collocation où ils invitent régulièrement deux amis, Howard (ingénieur et dragueur invétéré avec un succès proche du zéro absolu), et Rajesh (ingénieur également et lui incapable de parler à une femme). A leur plus grande surprise, une jeune femme charmante, pas scientifique pour deux sous, Penny, emmenage dans l'appartement d'à côté...Et tout le monde connait l'équation :

Nerd^Geek + Jolie fille = Blague.


Cette comédie est un pure délice avec des dialogues incroyables (bases en physique requises pour comprendre certaines boutades). Je ne dévoilerai pas plus de détails sur cette série, mais je la conseille vivement. En plus, c'est vite fait, 20 minutes l'épisode facilement trouvable en streaming (oulala, c'est mal attention, bouh.), Enjoy !!!!!!!!


Et juste un petit portrait de Howard, parce que ben...quand même. Perso, je l'adore.

mercredi 28 janvier 2009

Fish Walk


TADAH! Non ce n'est pas la secrétaire du 7ème à l'atrium, non ce bidule est en réalité un poisson (enfin, actinopterygien pour les intimes, n'est ce pas!) appelé Frogfish. Ils font partie de ces charmants animaux des fonds marins possédant un petit appat sur le front attirant leurs proies, et une bouche surdimensionnée.

Mais ce qui m'a donné envie de mettre ce Poisson Grenouille sur mon blog, c'est plutot pour son incroyable démarche. En effet, il ne nage pas, ou peu, et très mal de toute façon. Lui son truc, c'est de marcher avec ses petites nageoires musclées sur les fonds sableux ou rocailleux des océans.
Si vous regardez bien les vidéos, il se sert à la fois de ses puissantes nageoires pectorales coudées pour marcher et de ses nageoires pelviennes pour l'impulsion. Ca vaut le coup d'oeil !




Sur cette vidéo, vous pouvez voir deux spécimens, le plus gros est une femelle et le petit casimodo qui la suit à toute nageoire est le mâle. A la fin de la vidéo, on peut même voir la femelle agiter son appat dans l'espoir d'attraper une proie.



Ici, vous pouvez clairement admirer la démarche.



Et quand il y'en a plus, y'en a encore ! Ici, c'est un specimen que l'on voit divaguer au gré des courants. Juste pour le plaisir. Et vous noterez que le caméraman galère un peu.

PS : oui, les musiques sont toujours aussi nazes quand il s'agit de reportage animalier, c'est déconcertant, alors que j'aurais plutot vu un "poker face" de Lady gaga.

mercredi 14 janvier 2009

Upside Down

Mettez une plante dans n'importe quel sens, elle saura toujours où est le haut du bas, jamais sa racine ne se trompera, elle cherchera toujours le sol. Comment fait-elle? Où et sous quelles formes sont ses repères?


Hé bien notre plante, physicienne de surcroît, se sert de la gravité, phénomène universel d'attraction sur notre Terre. En effet, si on la place à l'horizontale, notre racine se courbera pour se remettre à la verticale. Vous me direz "strictement rien de surprenant à ça, tout tombe, alors pourquoi pas notre racine?", je vous dirais "diantre, ce n'est pas si simple mes amis". La racine possède à son extrémité une région spéciale appelée "coiffe racinaire" contenant des cellules uniques : les statocytes. Si on enlève cette coiffe et donc ces statocytes, la racine placée à l'horizontale ne se courbera pas, elle continuera sa croissance tranquillement sans plus aucune notion de gravité.

A gauche, superbe schéma de racine de plante, avec la coiffe au bout contenant les statocytes. Les petits bidules avec un "a" au milieu correspondent aux amyloplastes.

Ces statocytes ont donc sans aucun doute un lien avec cette détection de la gravité. Mais comment ça marche? Eh bien c'est ingénieux : ces cellules possèdent des amyloplastes qui sont de petits organites remplis d'amidon à forte densité. Quelque soit le sens dans lequel se trouvera la racine, ces amyloplastes tomberont immanquablement vers le bas, leur densité les attirant vers le bas par gravité. Lorsque ces amyloplastes tombent sur la membrane interne de la cellule, ils déclenchent des signaux chimiques/électriques à travers la racine l'informant de sa position dans l'espace. En réponse, la racine va se courber pour se diriger vers le bas.


Mise à l'horizontale, les amyloplastes tombent sur le coté de la cellule, donnant un message différent à la racine.

Pour cela, nous avons une phytohormone (nom donné aux hormones de plantes) appelée l'auxine qui joue un role essentiel dans la croissance de nos végétaux. Selon sa concentration dans les tissus, elle inhibe ou active la croissance de la racine. Lorsque la concentration est élevée, la croissance est stoppée, mais lorsqu'elle est faible, la racine va grandir. Bien, alors pour faire une courbure c'est simple : il faut une faible concentration d'un coté, et une forte concentration de l'autre !!! On aura alors un angle qui va se former. Regardez les schémas, ils expliqueront toujours mieux que moi.

Encore un superbe schéma de racine expliquant le gradient d'auxine mis en place dans la racine (flèche bleue). Il y en a beaucoup en bas : pas d'élongation et peu en haut : élongation = courbure dans le sens de la gravité.



Et en prime une petite vidéo illustrant le phénomène

Par contre, il est vrai que le moment entre le signal donné par les statocytes et la formation du gradient d'auxine, est un mystère non résolu pour le moment. Il a été démontré que certains canaux membranaires (canaux dans la membrane des cellules permettant le passage de certains messagers chimiques de cellule en cellule) étaient spécifiquement ouverts par la chute des statocytes et avaient un lien avec l'auxine, mais cela reste un terrain de recherche encore en travail.

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Sources : mes cours et le site de mon université